Histoire du musée et des collections : La donation Gautron du Coudray à l’origine des collections
Le musée municipal ouvre ses portes au printemps 1955 suite à la donation d’une collection particulière, celle de Victor Gautron du Coudray, érudit et poète neversois. Cette donation comprend des œuvres d’art et particulièrement des peintures et gravures d’artistes locaux (Barrat, Hannoteau…) ou représentant des paysages nivernais et des personnages historiques. Ces œuvres sont accompagnées d’objets archéologiques, historiques, ethnographiques et curiosités telles que des faïences de Nevers, des statuettes antiques, des monnaies, des outils lithiques ou encore des armes. Nommé conservateur honoris causa du musée, Gautron du Coudray ne cessera d’y verser des objets dont des œuvres de sa main, près de deux mille ouvrages de sa bibliothèque, ainsi que des archives et documents personnels.
Cette collection originelle, hétéroclite, donne au musée de La Charité-sur-Loire son identité première : celle d’un musée aux collections plurielles, dont l’objectif est de donner à voir au public des œuvres, objets et souvenirs historiques en lien avec la ville et sa région.
Soixante années de développement des collections
Par la suite, des fonds moins hétérogènes s’agrègent à ce premier noyau. C’est par exemple le cas de la collection Maurice Berger, un des fleurons du musée, entrée par legs sous réserve d’usufruit en 1970. Elle est composée d’objets Art Nouveau et d’arts décoratifs, ainsi que de meubles, céramiques, verres, émaux et quelques sculptures. De grands noms leur sont attachés : Deck, Mougins, Daum, Lalique, Brandt.
Un lot d’œuvres du sculpteur Alfredo Pina (1887-1966), praticien de Rodin, est déposé au musée en 1968 par le Musée National d’Art Moderne qui vient de recevoir le fonds d’atelier de Pina à Mesves-sur-Loire. Il s’agit d’un ensemble de quatre-vingt trois sculptures, dessins et moules. L’acquisition de onze œuvres de Pina a ensuite été réalisée par la Ville de La Charité-sur-Loire, dans la perspective de compléter cette collection d’une exceptionnelle qualité au regard de l’histoire de la sculpture.
Outre ces deux acquisitions importantes, des dons sont faits au musée par des particuliers et par l’association « Les Amis de La Charité-sur-Loire ». Ainsi le don de l’épouse de l’orfèvre et sculpteur Joë Descomps dit Cormier (1869-1950), auteur de la statue L’Auroreinstallée sur la terrasse de l’Hôtel Adam. Deux donations renforcent particulièrement le fonds beaux-arts : la donation Mirault-Ferricelli en 1990 (gravures nivernaises des XIXeet XXesiècles, peintures aux sujets locaux dont des œuvres de Féguide et Mirault, livre d’artiste du surréaliste Marcel Jean) ; et la donation Aumeunier en 1998 (œuvres d’artistes nivernais ou ayant travaillé dans la Nièvre tels Rameau, Chalandre, Féguide…).
En 1980, des outils, machines et pièces manufacturées de tailleurs de limes et de râpes sont récupérés dans des ateliers et fabriques ayant fonctionné localement jusque dans les années 1960, constituant le seul témoignage de cette activité disparue, mais florissante dans le canton de La Charité entre 1820 et 1950. Ces objets rejoignent le fonds ethnographique, composé d’objets variés entrés pour une large part avec la donation Gautron du Coudray. Ce fonds comprend également des textiles, costumes, coiffes, chapeaux (provenance inconnue, années 1960), vêtements liturgiques (donation Huicq en 2003), chaussettes de la maison charitoise Delorme (1978), insignes et autres objets de la Franc-maçonnerie et du compagnonnage, en lien avec les Loges et Fraternités locales.
A partir de 1982, la dévolution du mobilier des fouilles programmées du prieuré (réalisées de 1975 à 2010) et les éléments archéologiques trouvés lors des restaurations du monument enrichit de manière significative les collections du musée. Le fonds archéologique est donc composé d’un grand nombre de fragments architecturaux (tronçons de colonnes, chapiteaux, claveaux d’ogives, décors sculptés…), d’objets de la vie quotidienne (céramique, verre, outils, éléments de parure…), ossements et scories. Le fonds archéologique comprend aussi des objets versés par Gautron du Coudray (matériel lithique, intailles gallo-romaines, amulettes égyptiennes), du mobilier déposé suite aux fouilles de la nécropole hallstatienne de Vielmanay, celles préalables à la construction de l’autoroute de l’Arbre (secteur de La Marche à La Celle-sur-Loire) et celles de l’église Saint-Vérain. Le trésor d’Alluy (environ deux mille monnaies) y figure également.
Enfin, dans le fonds d’archives et de documents se trouvent des manuscrits, des imprimés, des photographies et cartes postales anciennes, cartes et plans, ainsi que quelques dessins (projet de restauration de l’église Notre-Dame par l’architecture Paillard) directement liés à l’histoire de La Charité et du prieuré et leurs proches environs.
2011 : Une fermeture temporaire ?
Lemusée ferme ses portes au public à compter de l’année 2011 pour des raisons de vétusté, de non-conformité aux normes d’accueil du public et de conservation. Cette fermeture n’est cependant pas définitive et une période de transition s’amorce pour le musée et ses collections, puisque la Ville et la Cité du Mot portent conjointement un projet de déménagement des collections vers le site du prieuré. Un nouveau musée y ouvrira prochainement ses portes, entièrement dédié à l’histoire de La Charité-sur-Loire et de ses habitants.
